A la lecture du rapport semestriel d’exécution de la surveillance multilatérale de l’Uemoa, qui nous indique le peu de dégâts causés dans la zone après deux ans et demi de pandémie Covid-19, une question essentielle se pose:
N'est-il pas venu le temps d'ouvrir les frontières terrestres et d’arrêter la pressuration des populations qui n'ont jamais cessé de circuler entre les pays, mais qui paient tout simplement des surcoûts qui vont jusqu'à 125% des charges habituelles de tr ansport ?
Exemple: Le transport Abidjan-Ouagadougou coûtait habituellement 25.000 fcfa. Depuis la fermeture des frontières par le PhD en la matière Alassane Dramane Ouattara, cela est passé à 55.000 fcfa, pour un aller simple. Un business gagnant pour tous, jusqu’à la tête de l’Etat, sauf pour les populations.
Les transporteurs y gagnent: ils ne font que la moitié du chemin de part et d'autre de la frontière, mais se font payer le prix complet jusqu'au Ouaga. Abj-frontière: 25.000 fcfa; frontière-Ouaga ou Bobo: 25.000 fcfa + frais de passage de frontière. Pareil dans l’autre sens.
Les forces publiques, qui de part et d'autres de la frontière, travaillent moins car les frontières sont fermées, mais se remplissent les poches puisque les gens passent quand même, y gagnent. Elles encaissent pour leur propre compte ce qui devrait aller dans les caisses de l'Etat, ainsi que des bonus, car les transporteurs (qu'ils soient en bus, car, moto, tricycle, camion ou voiture) leur reversent une part de leurs gains hypertrophiés.
Ne pleurez pas pour les autorités: elles ont leur part dans le partage du pactole.
Les seuls lésés sont les voyageurs et commerçants, mais leur joie de pouvoir circuler malgré les décisions des gouvernements cache leur peine de se faire dépouiller. Bienvenue en Uemoa!
Nathalie Yamb
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